Un klaxon strident jaillit, des fumées des moteurs des avions envahirent l’aéroport d’un brouillard aveuglant. Les bureaux de vente de tickets étaient pleins à l’extrême. Un brouhaha envahissait le hall, des gens qui se poussaient accablés par leurs gros bagages sur le dos, et leurs sals petits pleurnichant à la main. Tout le monde hurlait pour avoir son accès à l’Amérique, la terre des rêves ; c’était le mois de migration.
Enfance
Il était encore gamin quand son père a décidé de voyager, pour chercher un emploi après la destruction de ses récoltes par les armées désastreuses. En effet, ce mouchard, cette masse d’os saillant était le fruit de l’union arabe (son père) et vietnamienne (sa mère), il l’a rencontrée lors de son voyage, celle-ci était touriste fascinée par la civilisation arabe, le Sahara, les traditions et les cultures. Donc, elle a décidé de rester en Iraq, le temps nécessaire pour que sa relation avec l’homme robuste du désert se fortifie, et trouva le refuge sous on aile par mariage.
La vie paisible était cassée par l’événement qui a bouleversé le monde entier : la guerre de golf. Une bataille menée par l’Iraq contre le Koweit en 1990, c’était une question de pétrole et d’essor économique, mais le pays de Saddam Hussein a été battu car son ennemi avait de forts alliés parmi les quels les Etats-Unis qui l’a attaqué en 1994 dans une opération militaire du département américain de la défense sous le nom de la « tempête du désert », c’était en effet la phase la plus violente de cette guerre qui a causé sa fin.
Et pourtant l’Iraq a été vaincu trois ans auparavant, quand ses troupes se sont retirées du territoire opposé, pour être bombardées par les forces coalisées sur la route de Bassorah, faisant des centaines de victimes et 4000 otages. Mohamed a assisté au désastre car il était prés du lieu menant des moutons dans une promenade quand une bombe s’est explosée devant son visage, il est tombé derrière une masse d’herbes jaunies c’est pour la seule raison qu’ils ne l’avaient pas emprisonné avec les autres détenus. Il resta dans son coin avec un livret qui le tenait compagnie et qui est probablement tombé d’un soldat quelconque ; il ne savait point lire mais à ce moment là, les dernières heures de l’agonie pénible, il ne voulait guère être seule. Vers minuit, il entendit des bruits de pas, des cris des gens du village, le flambeau à la main, qui faisaient la tournée au cas où ils trouveraient des chanceux vivants ; le petit commença à gémir pour qu’ils l’entendirent. Ils l’emmenèrent ensuite chez le docteur des environs pour le soigner. Il avait perdu beaucoup de sang, et les brulures sur sa face étaient du troisième degré, il survivra mais déformé, une nouvelle qui a choqué sa famille, cette dernière a déjà commencé les vociférations des versets du coran car elle savait que la vie respectueuse pour son enfant a fini devant l’ignorance de la peureuse foule. Les prédictions du sage père devenaient une réalité juste après la sortie de son fils de l’hôpital, personne n’est venu au repas de convalescence et les mouchards de la rue ne voulaient plus joué avec lui. Il resta solitaire le livre arraché de la boue comme seul ami, il décida alors d’apprendre la lecture et l’écriture de l’anglais pour remplir les longues lentes heures de la journée ennuyeuse. Il se dirigea chez le docteur de la région pour échanger son aide dans cette affaire avec le ménage de sa clinique. Il était bel et bien un intelligent petit garçon qui a appris rapidement les bases du langage et quelques tours de la médecine, assez pour pouvoir réagir en cas de danger et de besoin. Il lisait des histoires, des journaux, des bouquins et des importants livres pour des écrivains et philosophes reconnus mondialement. Il a vraiment rassemblé ses propres études, sa propre culture pour dépasser tous les gamins de son âge.
Lors de son quatorzième anniversaire, il se dirigea au Sahara le soir, pour se ravir en regardant le ciel, les étoiles, les météorites tombant et imaginant des mondes, d’autres galaxies, d’autres temps, des rois et princesses, des monstres et héros, tout issu de ce que les pages écrites lui ont appris ; loin des paroles, loin des visages guettant avec honte, loin de tout bruit gênant de la civilisation, seulement lui et la nature, en harmonie.
En retournant à la maison, tard vers dix heures, il trouva sa mère dans ses sanglots, son père, les sourcils froncés, près de la cheminé et ses deux frères aînés dans un silence inhabituel. Alors, sachant que ce n’était point le bon moment, il s’exila dans sa chambre pour dormir. Le lendemain, autour de l’humble petit, très petit déjeuner pas comme l’ordinaire, il comprit que c’était un problème d’argent, puis son père annonça d’une voie tremblante quoique ferme : « nous allons voyager à l’Amérique pour mon nouveau emploi, j’ai perdu la terre en la vendant pour de l’argent pour commencer mon nouveau commerce et acheter de la marchandises, mais j’ai fais tomber le capitale durant mon voyage, et maintenant je suis ruiné. Votre mère devra dorénavant économiser, cela veut dire moins de dépenses, moins de nourritures, et moins de jeux, plus de friandises ou de livres, que du travail, pour pouvoir vendre la maison et s’en aller ».
Personne ne parla, Mohamed se leva furieux, puis regarda son père comme s’il allait l’abattre puis rit posa sa main sur son épaule pour le réconforter et dit : « je suis là pour toi, papa, toujours »
Il allait lui arracher une partie de son cœur, la lecture, mais il devait faire quelque chose pour lui, puisqu’il était la seule personne qu’il l’a supporté après son accident, il était là pour lui, pour jeter les pierres sur les garçons qui l’ennuyaient.
Il se dirigea de nouveau chez le docteur pour faire le ménage, en échange de la monnaie pas des séances éducatives. Le job était pénible, allongé dans son lit la nuit, exténué, il remarqua un livre au dessus de l’armoire. C’était celui du soldat, celui qu’il a pêché le jour de sa catastrophe.
Ce document était son agenda où il relata les jours de son service dans l’armée, quand il était obligé de tuer, de violer, de massacrer sans aucune hésitation ou émotion. Il était « marin» professionnel.
Le passage qu’il l’a tant ému, c’est celui où ce dernier racontait l’histoire d’une jeune fille de seize ans.
« Sa petite poitrine spongieuse, ses petites mains vulnérables, ses lèvres roses qui criaient : maman, elle a prouvé mon égoisme de mal, ma fierté masculine, j’étais dominant, ma main qui ne caressait que le fusil depuis des mois et sur son cou riquiqui facile a cassé. Après que j’ai fini de fêter, et pour accomplir la mission qui va certainement me flatter devant mes camarades, je l’ai découverte puis laissé aux loups ou aux secours de son village si je suis plus chanceux, le scénarios de son humiliation ne veut plus s’éloigner des yeux de ma mémoire, c’est la vraie victoire dans ce pays des insectes. Hahaha…. »
Cette nuit, le lecteur n’a point pu fermer les pupilles, songeant à cette petite, seule dans le désert avec la honte comme compagnie, pensant : « qu’aurais-je fait si c’était ma mère ou ma sœur que je n’ai jamais eu, ou ma femme dans le futur ». Il finit par dormir, une larme sur le bout de sa joue.
Après une semaine du travail laborieux pour rassembler de l’argent pour le voyage, l’heure attendue est venue.
Alors, la famille vendit la maison avec ses fournitures emmenant avec elle vers l’inconnu, le plus important parmi l’important, pour s’en aller sans avoir aucune idée du futur, qui bientôt sera son présent avec ses inconvénients autant que ses avantages.
Voyage
Le père a du vendre son djellaba pour l’un des touristes qui a croisé pour fournir des pistons dans le but d’être sur l’avion vers le grand continent.
Le véhicule aérien volait sous les nuages dans un calme gênant, comme s’il faisait partie du ciel étendu à perte de vue. Toute sa famille se laissa bercer avec le son régulier du moteur, à l’exception de son père qui joua comme d’habitude le rôle du veilleur protecteur.
Après sept heures continues, l’avion atterrit, en USA, afin que l’aventure commence.
La nouvelle vie
A peine furent-ils sur la route, les va et vient les poussèrent se méfiant de leur présence : « fais un peu d’espace insecte pour les nobles de la ville »,
« Quel teint monstrueux », « quel union, chinoise et arabe, c’est dont nous avons besoin, le mariage des espèces rejetées », « retournez à votre cave, animaux », « regarder son fils, il est aussi monstrueux que le loup dans le petit chaperon rouge, maman », « ne t’approches jamais de son type »…
Que cela soit des insultes à haute voix, ou des vues ou mêmes des tableaux de presse, la semaine autant qu’un humain discriminé ne sera jamais facile.
Le ménage pour la mère jadis une bonne femme d’une grande maison, les travaux de constructions pour les jeunes autrefois gâtés, faire la vaisselle dans un restaurant pour le père honoré la veille. Ceux-ci étaient les chances pour une famille migrante d’une civilisation sous estimée et point respectée.
Les nuits dans l’auberge que les Mounir ont louée au fond d’une impasse, étaient très froides, la nourriture point suffisante, et les os épuisés. Bref, des journées à ne guère supporter. Soudain, Mohamed commença à manquer les longs ennuyeux jours du désert, la monotonie de la vie d’autrefois. Nonobstant le mépris des villageois, il était au moins dans son pays, parmi ses gens. Et chaque soir, pleura de cette façon son sort.
L’événement catastrophique
Un jour, en revenant du job, les petits trouvèrent leur mère allongée au lit usé, gémissant, le visage pâle, souffrante d’une peine poignante, son mari qui tenait sa main fiévreuse près de son lit, n’avait qu’à lire le coran. Mohamed se jeta à ses pieds : « mais, où est le docteur »
_J’ai essayé avec tout le monde fiston mais aucun n’a voulu rendre service, c’est la fin du mois, et nous n’avons plus un sous.
Dans deux jours de cris, la mère visita le monde de ces ancêtres laissant le père et ses enfants au milieu du chemin pour ménager.
La vie continue
Le lendemain de sa mort, les gens sur la route continuaient leur chemin sans s’arrêter comme si rien ne s’est passé, comme si la nature n’avait pas perdu un humain, le soleil scintillait fortement d’une lumière caressante, et le ciel souriait d’un bleu très clair. Pourquoi ne seront-ils pas heureux, n’ont-ils pas gagné l’être le plus doux dans l’univers auprès d’eux ?
La semaine suivante, alors que Mohamed revenait à la maison, il remarqua sur sa route une librairie des anciens livres qui vient d’ouvrir dont le chef un vieil homme.
Il y entra, feuilleta quelques documents, alors qu’il était en train de sortir, une voix tremblante l’appela : « j’avais un fils comme toi, avec le même regard »
_ Quel regard ?
_Celui là, hâte de savoir, c’est pourquoi j’échangerai ton travail pour moi comme assistant, vendre, aider les clients, et… faire un peu de ménage avec de l’éducation, des connaissances, des livres, ce n’est point beaucoup, un bon marché
Entendre la dernière réplique, a ouvert une blessure profonde dans son cœur affligé, daté d’un mois auparavant seulement, sa mère qui travaillait pour les grandes familles, faisant le ménage.
Trois jours après, il revint pour accepter l’offre de l’emploi, se demandant la raison pour laquelle il n’avait pas remarqué la place avant ce temps là. Le destin !!!
Son nouvel emploi lui a donné assez de temps libre pour bouquiner, loin des pupilles insultantes à cause de sa face droite brûlée.
Six mois s’écoulèrent sans les sentir, d’une savoureuse grisaille, quand le vieil homme vint lui proposer de passer les examens finals de toutes les années scolaires dans deux mois, pour avoir l’accès à l’université de Washington.
Dans une stupéfaction, mélangée avec la peur et l’hésitation :
_Mais…comment…puis-je faire cela ?
Dans une extrême tendresse :
_Bien sûr mon petit
_Croyez-vous que je suis prêt ?
Sur le même temps :
_Je n’ai jamais été aussi certain que cela
_Mais comme vous avez pu planer la situation ?
_J’ai un ami à qui je dois quelque chose
_Mais à peine peux-tu fournir de la nourriture pour toi
_Si les hommes lisaient beaucoup et mangeait peu comme moi, nous n’aurions plu de problème avec l’obésité ou la mort précoce sur notre continent. Et pourtant la simplicité de ma vie ne veut point dire que je n’ai pas de la monnaie dans mon riche compte.
Le sérieux sur le visage du vieux insistant l’a poussé, sans se rendre compte, à courir pour rapporter la bonne nouvelle à son père. Avant de sortir, il se retourna :
_Pourquoi fais-tu cet honorable service à un jeune déformé comme moi que tu ne connais même pas assez, et avec qui ton pays à des conflits avec le sien.
_C’est ce regard encore qui me rappelle un être cher, un être qui s’est sacrifié pour sauver son amie.
_La fille de celui à qui tu dois le service ?
_Tu vois, la même intelligence aussi, mon fiston, courageux étudiant de la première année de médecine qui a sauvé une femme en l’aidant à accoucher au plein milieu de la route après un accident tragique, gardant son calme et son concentration durant le péril prouvant ainsi qui les un véritable docteur d’urgences, mais malheureusement, il n’a pas pu se sauver de son tumeur. Ce sera honteux si l’argent que j’ai rassemblé pour lui durant toute ma vie, reste son aucun bénéficiaire comme toi, il va être mal alaise dans sa tombe.
Puis une larme tomba de son œil sur sa joue, la même larme qui est tombé quand Mohamed pleura la jeune fille violée avant sa migration. Alors, il comprit sa douleur poignante, et se retira.
Le refus
_Jamais !!! Je refuse que mon cadet va étudier avec des blancs qui le méprisent et occupent son pays.
_Mais le monde change père, je ne ressens plus ces regards d’humiliations et de ségrégations.
Le père leva sa main, signe à ne jamais rejeter, ce qui signifie que le grand a fini avec toi, et que la discussion a terminé.
Il se retira de la table et sortit, le benjamin le suivit :
_Tiens, c’est tout ce que j’ai, 100 dollars, je les ai gardés pour toi. Je ne suis pas aussi intelligent que toi, mais je suis assez conscient pour savoir que c’est seulement la fierté du villageois qui manipule mon papa maintenant. Si j’avais le demi de ton cerveau, j’aurais bien quitté depuis la nuit des temps, la vie avec nous ne t’apportera rien, sauf la misère, prends l’argent, et traces le chemin loin d’ici, sans aucune haine frère.
_Tu es bien sûr ?
_Maman ne t’appelait que l’unique, c’est assez pour moi
_Merci, frère, mais gardes l’argent, vous en avez besoin plus que moi, le vieux m’aidera.
Avec fermeté :
_Peut être que nous sommes bien pauvres, mais jamais des mendiants, prends-la donc.
Il tendit sa main, et disparut dans les ténèbres de la nuit.
Le succès
Mohamed, après neuf ans de l’apprentissage laborieux, va dire son premier discours devant sa famille aisée, et son parrain, à l’occasion de la fin de la première saison, son premier pas pour être médecin.
« …c’est à l’honneur de ma mère, du fils de l’homme qui m’a donné la chance à accéder à l’université grâce à sa bourse, victimes de la tumeur, de tous les souffrants dans le monde, et pour aussi lever plus haut la tête levée de ma famille, j’annonce que je spécialiserai dans les tumeurs, pour prouver aux monde que le fruit de l’union arabe et vietnamienne, déformé de visage, va, dans quelques ans, être nommé docteur qui sauvera vos enfants, vos proches, des gens du monde entier sans mépris. »
Il finit son discours avec le même regard intelligent quoique avec plus de défit et de sagesse. Il n’y avait que les regards de discrimination qui se sont remplacés avec ceux du respect imposé.